ARTISTE DE LA GALERIEMarc Boisseuil

Chambre 35. C’est le titre d’un petit livre qui flirte avec l’objet d’art, dans lequel Marc Boisseuil a réuni ses premiers collages, composés dans cette fameuse “chambre 35” de l’hôtel Villa de France, à Tanger, où avait séjourné avant lui Henri Matisse. L’ombre tutélaire ne fut pas écrasante car elle fit naître de ravissantes compositions abstraites, paysages irréels dans lesquels se glissait parfois un fragment de tableau ancien. Avec sa grâce de poète et sa légèreté de dilettante, Marc Boisseuil présenta son travail à Marie Victoire Poliakoff qui lui proposa aussitôt de l’exposer.

Cette poésie était aussi la sienne. Il revient aujourd’hui chez Pierre Passebon avec des boîtes plus sophistiquées, couvertes cette fois de fragments de textiles et habillées de paille par Lison de Caunes. Un raffinement qui rend ces paysages évanescents encore plus précieux. Et rien d’amateur dans sa démarche. On sent une profonde connaissance de l’histoire de l’art chez cet érudit, grand collectionneur, qui entre à petits pas dans le monde de la création. Ce parcours n’étonnera pas ceux qui connaissent Marc Boisseuil depuis longtemps, se remémorant ses débuts de peintre, puis ses quinze années passées aux côtés de Jean-Charles de Castelbajac, sa passion pour les émaux limousins de la Renaissance, mais aussi pour la photographie contemporaine, comme en témoigne sa quarantaine de portraits, signés Duane Michals ou David Seidner, dont il fit don à la Maison européenne de la Photographie.